CR Ecole de CO 27 mai 2023 à Gravelines
Est-ce un bien, est-ce un mal ?
Vendredi soir je prépare l’entraînement pour 11 participants. Samedi matin, tôt, je note l’inscription de Laurent et j’imprime une carte supplémentaire ; est-ce un bien, est-ce un mal ? A 9 heures, j’arrive au parc du Moulin pour poser mes 20 balises, mais le parking et les bords de route sont envahis de voitures ; il y a un tournoi de foot le week-end de Pentecôte ; est-ce un bien, est-ce un mal ? Que faire ? Je décide de déplacer le lieu de rendez-vous à la place de la mairie de Gravelines et je dois prévenir tous les participants. J’appelle Laurent ; il allait partir. Il peut imprimer des cartes d’un exercice où à chaque poste correspond une photo ; est-ce un bien, est-ce un mal ? Puis avec une carte de Gravelines que j’avais pour l’exercice Pair-Impair, je trace un circuit de 10 postes pour les enfants et je le pose, le tout en 25 minutes. Qui dit que c’est long de préparer un entraînement ?
Les 6 jeunes font leur premier sprint en ville et apprécient les coquelicots.
Les adultes utilisent la carte préparée par Laurent et découvrent des sites de Gravelines tellement chouettes qu’ils gardent la carte pour y revenir ; est-ce un bien, est-ce un mal ?
Finalement nous sommes tous heureux d’avoir eu cet entraînement.
Il manque beaucoup de monde sur la photo !
Jean-Paul
Comme je suis conteur amateur, je ne peux pas m’empêcher de vous joindre le conte du paysan chinois.
Le paysan chinois
Un paysan Chinois suscitait la jalousie des plus riches du pays parce qu’il possédait un cheval blanc merveilleux. Chaque fois qu’on lui proposait une fortune pour l’animal, le vieillard répondait :
— Ce cheval est beaucoup plus qu’un animal, pour moi, c’est un ami, je ne peux pas le vendre.
Un jour, le cheval disparut. Les voisins rassemblés devant l’étable vide donnèrent leur opinion :
— Il était prévisible qu’on te volerait ton cheval. Pourquoi ne l’as-tu pas vendu ?
Le paysan se montra plus dubitatif :
— N’exagérons rien, dit-il. Disons que le cheval ne se trouve plus dans l’étable. C’est un fait. Tout le reste n’est qu’une appréciation de votre part. Comment savoir si c’est un bonheur ou un malheur ?
Les gens se moquèrent du vieil homme. Ils le considéraient depuis longtemps comme un simple d’esprit.
Quinze jours plus tard, le cheval blanc revint. Il n’avait pas été volé, il s’était tout simplement sauvé et présentement ramenait une douzaine de chevaux sauvages avec lui.
Les villageois s’attroupèrent de nouveau.
— Tu avais raison, ce n’était pas un malheur mais une bénédiction.
— Je n’irai pas jusque-là, fit le paysan. Contentons-nous de dire que le cheval blanc est revenu. Comment savoir si c’est une chance ou une malchance ?
Les villageois se dispersèrent, convaincus que le vieil homme déraisonnait. Recevoir douze chevaux était indubitablement un cadeau du ciel. Qui pouvait le nier ?
Le fils du paysan entreprit le dressage des chevaux sauvages. L’un d’eux le jeta à terre et le piétina. Les villageois vinrent une fois de plus donner leur avis :
— Pauvre ami ! Tu avais raison, ces chevaux sauvages ne t’ont pas porté chance. Voici que ton fils unique est estropié. Qui donc t’aidera dans tes vieux jours ? Tu es vraiment à plaindre.
— Voyons, rétorqua le paysan, n’allez pas si vite. Mon fils a perdu l’usage de ses jambes, c’est tout. Qui dira ce que cela nous aura apporté ? La vie se présente par petits bouts, nul ne peut prédire l’avenir.
Quelques temps plus tard, la guerre éclata et tous les jeunes gens du pays furent enrôlés dans l’armée, sauf l’invalide.
— Vieil homme, se lamentèrent les villageois, tu avais raison, ton fils ne peut plus marcher, mais il reste auprès de toi tandis que nos fils vont se faire tuer.
— Je vous en prie, répondit le paysan, ne jugez pas hâtivement. Vos jeunes sont enrôlés dans l’armée, le mien reste à la maison, c’est tout ce que nous puissions dire. Dieu seul sait si c’est bien ou mal.
Quelques mois plus tard, la guerre se termina. Certains n’en revinrent pas. D’autres rentrèrent, couverts de gloire et chargés d’un riche butin de guerre.
— Tu n’as pas de chance, dit le voisin, ton fils n’est pas revenu riche de la guerre.
— Est-ce une chance, est-ce une malchance ? Qui peut le savoir ? dit le paysan.
« Richesses vite accumulées, richesses vite dilapidées » dit le proverbe. Et la misère revint, encore plus dure à supporter après une période d’abondance.
— Tu as de la chance, dit le voisin. Ton fils n’est pas rentré riche de la guerre, mais il n’est pas tombé dans cette misère noire et déprimante où sont en train de sombrer nos propres enfants.
— Est-ce une chance, est-ce une malchance, dit le vieux paysan. Qui peut le savoir ?